
Créée en 1956, la province d’Errachidia (Ksar Essouk autrefois) est limitée par les provinces de Figuig à l’est, Beni Mellal et Azilal, Zagora et Ouarzazat à l’Ouest et au Nord Ouest, Khenifra et Boulmane au Nord et les frontières Maroco-Algériennes, au Sud. D’après le recensement de 2004, elle abrite plus de 556.612 habitants, dont plus de 361.172 dans le monde rural.
Le relief se répartit en trois unités morphologiques : le Haut Atlas qui traverse tout le Nord-Ouest de la province composée de montagnes d’accès difficiles culminant parfois à trois mille mètres d’altitude, les Hamadas du Guir, une série de plateaux pierreux semi-arides, qui s’ouvrant sur le Sahara, rejoignent à l’est une immense étendue vaste, rocheuse et stérile : les hauts plateaux Algéro-Marocians.
Le climat, imprimé d’un cachet semi désertique à forte influence continentale, alterne des températures marquées par leurs grand écarts, tant saisonniers que journaliers : la moyenne annuelle est de 20 °C . Les précipitations moyennes annuelles sont de l’ordre de 120 mm , le nombre de jours de pluies par an est très réduit : 25 jours en moyenne.
La diversité, les contrastes qui caractérisent le relief et le climat de la province permettent au visiteur de changer de cadre, de paysages et de climat sans parcourir de grandes distances.
De peuplement très anciens, marqué par la prédominance de deux confédérations berbères : les Ait Yeffelmane ( constituée des tribus des Ait Morghad, Ait Hdiddou, Ait Izdeg, Ait Khlifa et Arab Sebbah du Ziz) et les Ait Atta, qui demeure la masse la plus importante et la plus compacte avec les tribus des Ait Ounegbi,Ait Yezza , Ait Alouane, Ait Ouahlim, Ait Oullal et Ait Khebbach, le Tafilalet a connu ses heures de gloire au 8 ème siècle, quand l’ancienne Sijilmassa, fut capitale commerciale et spirituelle de cette contée, avant de devenir, à la fin du 16 ème siècle, le principal relais caravanier entre l’Afrique noire, l’Europe et l’Orient.
La pénétration arabo-musulmane eut lieu dès le 8 ème siècle, lorsque Moussa Ibnou Noussair y entreprit son expédition historique.

Ceci dit, Errachidia-Chef lieu du Tafilalet- constitue une étape importante dans la région. C’est le point de départ en direction des palmeraies du Ziz, du Ghris et du Guir où l’on peut s’émerveiller devant une mer de plusieurs centaines de milliers de palmiers, et le point de départ vers les fameuses dunes de Merzouga. C’est également le berceau de la glorieuse dynastie régnant sur le Maroc depuis le 17 ème siècle jusqu’à nos jours.
Ainsi la région, dépositaire d’épopées historiques, est connue universellement pour ses énormes potentialités touristiques et ses manifestations traditionnelles et culturelles à caractère unique.
Le Tafilalet est une véritable mosaïque culturelle et linguistique, une véritable fête pour les yeux et l’esprit. Chaque tribu, chaque vallée, chaque village possède une identité qui lui est propre, reconnaissable à sa musique, à ses particularités architecturales, à ses coutumes et aux costumes de ses femmes : fibules en argent, handiras,et coiffes aux volumes et formes variables selon que l’on fait partie des Ait Hdiddou (Imilchil), des Ait Morghad (Golmima), des Ait Izdeg, des Ait Atta ou d’ailleurs.Femmes berbères dévoilées et rieuses des Ait Hdiddou ou bien drapées de noir et de mystère de Rissani…Maquillages et tatouages savants,raffinés, varient selon les circonstances et les tributs : tissus fins et scintillant de mille feux,henné, khôl,safran,parfums, en feu d’artifice…
Outre les fêtes familiales, les traditions vestimentaires trouvent à se manifester lors des grands rassemblements dont le plus connu est le festival des musiques de désert (qui tient tous les ans au moi de Mai), et le moussem d’Imilchil, qui tient tous les ans à la fin d’Août dans la tribu des Ait Hdiddou, sur les hauts plateaux garnis de lacs, perchés à quelques 2500 m d’altitude.
La musique, le chant et la danse tiennent une place de choix dans la vie quotidienne du Tafilalet, un des rares pays ou l’on rencontre encore des troubadours, appelées Imediazen. Dans certaines tribus comme les Ait Morghad, il n’est pas rare que l’on danse spontanément en été, par exemple, il arrive qu’après les travaux de la journée, hommes et femmes se rassemblent sur la place village pour une soirée d’ahidous, ou danse collective. Les danseurs sont alignés en deux rangées d’hommes et de femmes alternes, épaule contre épaule. L’un ou l’autre lance un chant aussitôt repris ou complété par l’autre rangée. Les thèmes célèbrent alors un événement, une fête, une naissance, la moisson, ou une visite (peut être la votre), la beauté de l’être aimé et la joie qu’elle suscite, si ce n’est la souffrance.

Qu’elle soit arabophone ou berbérophone, la poésie a toujours été la forme d’expression privilégiée des hommes et des femmes du Tafilalet, fidèles en cela à cette culture des mots, à la jouissance de leur musicalité, qui caractérisent les hommes des grands espaces .
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